ULTREÏA !

Jeudi soir, lors de la table ronde à laquelle j’intervenais sur l’entreprise, la responsabilité et le territoire, je me suis faite interpellée brutalement sur le « capitalisme responsable » et pour avoir dit en particulier qu’on « n’avait à priori pas encore trouvé mieux que l’Entreprise pour créer et partager de la valeur (…), et que celle-ci, malgré des abus, a permis de sortir une majorité de l’humanité de la grande pauvreté (…) ». 

Ce jeune homme vigoureux n’avait jamais « entendu des idioties pareilles », et – bien que travaillant dans une entreprise qui fournit des outils aux entreprises – a invoqué le Public comme la seule alternative évidente à nos maux de société, a cité quelques initiatives locales, et a conclu en lançant un appel à la grève pour le 5/12. 

Il est certain que je n’ai pas l’habitude de me faire interpeller de la sorte et en public, mais cela a été un très bon rappel sur l’infinie palette d’émotions et d’histoires humaines. Passionnant, n’est ce pas ? 

Sur le fond, j’aime ce que disent les anglais : « agree to disagree ». 

Cela m’a incité néanmoins à citer mon grand-père – entrepreneur & grand amoureux de la vie – à qui, enfant, j’avais demandé comment la religion pouvait-elle être la source d’autant d’atrocités. Il m’avait répondu que tout cela n’était malheureusement que des « Hommeries ». 

Sans entrer dans ce trop vaste débat, la solution n’est finalement jamais extrême, unique et simple ; elle sera ce que nous, individuellement et collectivement, en faisons. 

Sur la forme, j’ai été surprise par la violence que ce jeune homme avait en lui – cela m’a travaillé dans la nuit d’ailleurs – mais je me souviens de sentiments de ce genre quand j’avais son âge et je comprends ô combien l’indignation face à des injustices et aberrations de notre monde. Il fait un chemin aussi. 

Comme moi, qui crois que la violence ne résout rien et même aggrave tout dans la durée. Que le respect est peut être la valeur fondamentale ciment du reste. Que la communication (interpersonnelle) reste la seule manière d’avancer ensemble dans le bon sens. 

Peut-être les Entretiens de Royaumont viennent-ils de répondre en partie à la question : « le capitalisme peut-il être responsable ? ». Mais en fait, peut-il continuer à « être » sans « l’être » ? Face à des bouleversements qui transcendent les frontières, refonder les règles de sociétés inclusives, responsables, agréables et durables relèvent bien du défi commun à toutes les générations en vie. 

Nous devons prendre le virage plus rapidement et fortement, sinon l’effondrement du système nous guette. Et alors : ??

Dans ce tableau sombre émergent quantité de belles étincelles, qui ont besoin de notre attention !

Alors soyons déjà, chacun, le pèlerin sur le chemin vers le monde que nous voulons. 

Entre ballet de feuilles jaunes, rires de bébé et nez qui coule, je vous souhaite un chemin de l’avent dans l’action et la joie.

ULTREÏA !!

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