Envol en cage

Le confinement, qu’il soit doré, douteux ou douloureux, peut faire naître des merveilles ! Regardez-vous ! N’êtes-vous pas une merveille ? Une œuvre unique et magnifique ? Eh bien, nous sommes tous nés d’un bidon, bien confinant, d’un confinement bien étroit… et de là est né le plus beau des cadeaux, une vie. 

Au siècle dernier – ou presque – le confinement a donné vie à d’incroyables talents : 

Henri Matisse, destiné à être clerc de notaire, découvre l’art cloué au lit « grâce à » une crise d’appendicite, Vincent Van Gogh, interné en maison psychiatrique, subjugue ses contemporains, Frida Kahlo, voulant être médecin, devient patiente par un grave accident de bus, et l’une des plus grandes artistes-peintres mexicaines. 

Au siècle dernier, le confinement a forgé un homme exceptionnel, l’autre jour, j’ai demandé à mon amie – tante Caroline, qui était son mentor et ce qu’il a changé à sa vie. Elle m’a répondu : « Nelson Mandela, en particulier pour son expérience de la prison, qui l’a fait grandir et avancer dans une quête très puissante de liberté. Ce qui me touche aussi, c’est la puissance rare d’un homme qui s’exprime avec des mots simples.»  

Nelson Mandela, cet ex-président Sud-Africain, ce Prix Nobel de la Paix, a juste passé avant cela 27 ans, 6 mois et 6 jours emprisonné une éternité dans une cellule humide de 2,1 m2 (2,1m2 ?! C’est la pièce où nous utilisons nos stocks de PQ). Libéré il y a tout juste 20 ans, il porte des cheveux blancs, des sillons au visage, et un sourire éclatant de vérité, pendant 27 ans en cage, il a pris son envol vers la LIBERTÉ. 

Sa 1ère aile est la discipline physique : Nelson Mandela dit « j’ai essayé de suivre mon ancienne routine de boxe. »  

Il commençait par courir sur place 45 minutes, puis 100 pompes avec doigts en extension, 200 abdos, 50 flexions profondes des genoux et autres exercices de gymnastique. 

Il se tenait à cette routine du lundi au jeudi, puis s’offrait un royal week-end prolongé de trois jours… dans le froid glacial ou la chaleur étouffante, la saleté, la frugalité et les humiliations.  

« L’exercice dissipe les tensions, et la tension est l’ennemie de la sérénité »

Sa 2ème aile, c’est sa FAMILLE et sa SPIRITUALITÉ   

Le pire aura été pour lui d’être privé de ses attaches affectives. Autorisé à une lettre à sa famille et à un visiteur tous les six mois : disons le, c’est peu.Tirant profit de son emprisonnement, il écrit à sa femme Winnie en février 1975 :

« Incidemment, on peut découvrir que la cellule est un endroit idéal pour se connaître. (…) Si elle ne sert à rien d’autre, elle donne l’opportunité d’observer chaque jour sa conduite, de surmonter le négatif et de développer ce qui est positif en soi. » 

Nelson Mandela a demandé à avoir un petit arbre dans sa cellule. Il médite avec cet arbre, l’observe, communie jusqu’à la symbiose avec lui.  

Il ajoute « Une méditation régulière – quinze minutes par jour – peut être féconde. Au début, trouver les éléments positifs de sa vie peut sembler difficile, mais à la dixième tentative la récompense est souvent excellente. »  

Sans bouger, il devient plus fort. 

Sans bouger, il grandit. 

Sans bouger, il se construit vers la liberté. 

Il conclut à sa femme : « Ne jamais oublier qu’un saint est un pécheur qui ne cesse de se réformer. » 

Et si l’on prenait notre envol ?!


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